Kung-Fu
Le terme « Kung Fu » (ou « Gong Fu ») désigne, en Chinois, n’importe quelle compétence acquise à force de pratique et de persévérance, et qui est désormais inscrite dans le corps-esprit, exploitable à tout moment. Il y a des domaines dans lesquels on ne peut pas faire semblant, ou seul le véritable Kung Fu d’une personne lui apportera le succès. Le domaine martial en est la parfaite illustration : dans un affrontement, il ne sert à rien d’avoir lu des livres sur la force, la précision, le courage, la vitalité ou la compassion, si ces qualités ne sont pas incarnées profondément. Tous les exercices, mouvements chorégraphiés et jeux d’opposition du Kung Fu visent à développer ces qualités durablement.
Crédit photo : ©️Bruno Delamain
La traduction de « art martial » en Chinois est « Wu Shu ». « Wu » désigne l’acte de faire cesser la guerre, et « Shu » la main. On voit donc que la conception martiale chinoise est à l’opposé de celle de l’Occident : plutôt que d’apprendre seulement à se battre, on va cultiver toutes les qualités nécessaires à éviter le combat, ou dans le cas où il est inévitable, le faire cesser aussi vite et avec le plus grand respect de la vie qu’il est humainement possible. C’est pourquoi l’essentiel de la pratique consiste à cultiver la paix.
Le combat est sûrement l’activité qui met le corps-esprit à la plus rude épreuve, et c’est pourquoi il est utilisé comme outil de développement, et comme mètre-étalon de l’efficacité motrice : si l’on est à l’épreuve du conflit physique, il y a de plus grandes chances que l’on puisse traverser les grands défis de l’existence avec sérénité.
Dans la tradition Shaolin, on a constaté qu’une personne transformée par la pratique martiale correcte était plus à même de se développer spirituellement, la persévérance et l’accueil de l’inconfort étant des qualités clés pour quiconque veut suivre la voie de la méditation. Ce que cette tradition a compris il y a plus de 1500 ans, c’est que l’affrontement le plus difficile, et qui demande le plus grand Kung Fu, est celui contre soi-même.